11 février 2010

- Petites choses américaines -



Je déteste les Etats-Unis.
Nan je la refais.
J'assume mon anti-américanisme primaire.
Bon, bon, bon.
Comment dire ?

Je demeure toujours circonspecte quant à la gastronomie américaine.
Gastronomie, haha.
Ma vision de leur culture culinaire est toujours emprunte d'énormes T-bones saignants et de crème glacée en pot d'un litre.
Pareil pour les friandises, des cookies secs et mal cuits, des brownies exsudant les lipides, des cupcakes rose fluorescent, bref.
D'ailleurs j'ai horreur du beurre de cacahuètes et des noix de Pécan.






C'est peu dire, donc, que je n'étais pas très friande de pâtisserie américaine.




Et puis.
Et puis il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, comme on dit.

Il y a d'abord eu cette petite leçon de cheesecake dont je reparlerai en tant voulu.

Et puis au fil des blogues je suis tombée sur cette recette de "brookies" par Cooling, une sorte de gâteau au chocolat fondant et moelleux comme un brownie mais avec la forme gourmande d'un cookie, de quoi en perdre son américain, son âme et sa santé.

La recette est tout simplement parfaite, je la note ici pour 10 biscuits, telle que je la pratique:

85 g de chocolat noir
65 g de farine
35 g de sucre
20 g de beurre
1 oeuf
1/4 cc de levure chimique

Dans une casserole faire fondre le beurre doucement.
Hors du feu y ajouter le chocolat cassé en morceau et le laisser fondre doucement, le remettre sur feu doux quelques instants si nécessaire. Fouetter.
Incorporer l'oeuf, puis le sucre, et enfin la farine et la levure.
Mettre au frais 30 minutes pour que la pâte fige un peu.
Préchauffer le four à 180°C.
Sur une plaque à pâtisserie, déposer dix petites sphères de pâtes confectionnées à l'aide de deux petite cuillers.
Laisser cuire 10 minutes pile.




02 février 2010

- École: Petites violences ordinaires à la sauce nippone -



Le dernier numéro de Régal propose un article passionnant sur la cantine
scolaire au Japon.

Un article rédigé par une maman japonaise invitée à la fête de l'école de sa fille de 9 ans qui nous raconte donc comment se passent les repas des enfants japonais scolarisés.
Le plus déconcertant il me semble: l'écolier ne déjeune pas dans une cantine ou un réfectoire mais à son pupitre, à sa table de travail, dans sa salle de classe et face à son enseignant. Une photo illustre la scène:







Ainsi donc à partir de 6 ans je suppose, les petits japonais scolarisés mangent seuls, dans le lieu-même où ils étudient, où ils travaillent; en présence de leur professeur. Par conséquent pas de table commune, pas de discussions avec les camarades, d'interaction, de trêve, en un mot de liberté. Le repas se déroule dans la continuité du temps de travail: l'élève ingurgite les connaissances, puis avale son repas.
Loin de moi la volonté d'idéaliser la bonne vieille cantoche de notre enfance mais là je dois dire que faire manger un petit enfant à son poste de travail avec pour seul horizon le dos de ses camarades et la face de son prof: gloups.

Je me souviens très bien de mes déjeuners à la cantine en primaire, repas très moyens (le hachis parmentier super, le céleri rémoulade atroce, le reste simplement industriel), surveillants autoritaires (interdiction de boire de l'eau avant de manger), le réfectoire très bruyant (défoulement légitime), mais à côté de ça un répit tout de même, des conversations, des déconnades, des trucs d'enfants en somme, quelquechose qui s'apparentait à de la convivialité.

Mais revenons à cet article édifiant; le service est assuré par les enfants eux-mêmes, à tour de rôle. Ils apportent les plateaux, débarrassent et nettoient les tables. Ils portent des masques et des tenues blanches pour "ne pas salir la nourriture".
Je ne sais pas si les japonais sont particulièrement portés sur l'hygiène, ou si la nourriture revêt là-bas une sorte de caractère un peu sacré mais l'idée de porter des protections lors des repas me
hérisse particulièrement, évoque pour moi l'hôpital, la prison, l'institution. Comme si la personne était sale, souillée, contaminée ou encore comme si la nourriture raffinée qu'on lui sert s'adressait à quelqun de plus digne qu'elle.

Ceci étant dit et Régal étant un magazine consacré à la cuisine, on revient rapidement à la cuisine elle-même: les menus sont établis par des nutritionnistes, selon la saison, et donc sains, équilibrés et délicieux. Le lecteur salivera à l'évocation de gambas panées ou d'anguille en sauce douce.



L'auteur précise cependant: "Souvent, les enfants ne mangent pas comme il faut. Alors les adultes les forcent, du coup, parfois, la cantine devient pour eux un cauchemar...". C'est honnête de sa part de le reconnaître, et cela valorise sans doute les petits élèves qui sont à la dure dès l'enfance, gage de réussite future grâce à la discipline ainsi acquise.

Japon, fascinant Japon... sa culture raffinée, ses fleurs de cerisiers emportées par le vent, sa technologie de pointe en matière de robotique; c'est tout cela le Japon, et finalement rien d'étonnant à ce que cela commence dès le berceau, dès l'école.