12 juillet 2011

- Que lui restera-t-il de son enfance ? -
( Les petits choux à la crème )

 

Je vois mon fils grandir, et je me le demande quelquefois: que lui restera-t-il dans 20 ans, dans 50 ans de tout ce temps partagé ensemble ?

En ces jours d'été et de batifolage, nous abordons la longue et belle histoire de l'émancipation humaine, des grandes conquêtes sociales, Rousseau, Lincoln, Jaurès, puis Hitler, Franco... "C'est quoi la République ?"
Nous écoutons en boucle Bella Ciao, car il m'importe avant toute chose de préserver son enthousiasme.
Voici la version que je préfère, pêchue à mort; aucune résignation ne peut résister à ça:



La république, la démocratie, la lutte, et les petits choux à la crème...


- La crème pâtissière à la vanille
(d'après le Larousse des desserts de P. Hermé)

350 ml de lait
4 jaunes d'œuf
80g de sucre
30g de fécule de maïs
1 gousse de bonne vanille
(je ne mets pas les 30g de beurre préconisés)

Fendre la gousse de vanille et récupérer les graines, les ajouter au lait, laisser frémir et infuser.
Fouetter les jaunes et le sucre, ajouter la fécule.
Verser le lait chaud sur les jaunes, mélanger.
Remettre le tout à cuire en ne cessant pas de remuer, laisser épaissir et réserver.

- La pâte à choux (pour 25 petits choux) 

75 g d'eau 
75 g de lait
1/2 cc de sel 
1 cc de sucre 
60 g de beurre 
90 g de farine tamisée 
3 œufs

Préchauffer le four à 200°.
Faîtes frémir le lait, l'eau, le sucre, le sel et le beurre dans une casserole.
Jeter d'un coup la farine, mélanger avec énergie, assécher la pâte sur feu moyen.
Hors du feu, ajouter les œufs un à un en homogénéisant la pâte.
A l'aide de deux petites cuiller ou d'une poche à douille, former des petites boules de pâte sur une plaque de cuisson, de la taille d'une petite noix.
Enfourner 15 minutes à 200°, puis baisser la température du four à 180° pour encore 15 minutes.
Une fois froids, garnir les choux de crème pâtissière, saupoudrer de sucre glace, puis contempler votre progéniture en pleine gourmandise.





04 avril 2011

L'impie (mon tiramisu).






J'ai connu le tiramisu en Italie, lors d'un voyage à Venise il y a 15 ans. Nous étions en famille, et on allait au restaurant tous les soirs. On prenait des menus. Mais comme le reste de la famille était petite nature, tous les desserts me revenaient à la fin, et donc j'ai mangé pendant quatre jours mes cinq parts de tiramisu à moi toute seule... Ha que la vie peut être douce ! Je ne dirai pas que ce dessert m'a plus marqué que la place des Doges ou le Pont des soupirs; si, en fait je vais le dire !

Une fois revenue, j'ai trouvé cette recette de tiramisu dans un magazine, et depuis je n'en ai pas changé. En vérité je ne devrais pas l'appeler ainsi tant il est peu conforme à l'original: j'ai banni les œufs en neige, la génoise et l'amaretto, qui sont remplacés par de la chantilly, des biscuits à la cuiller, et du rhum (han !).

Je crois bien que c'est le dessert que je préfère, alors voilà ^__^




Pour 6 coupes

250g de mascarpone
4 jaunes d'œufs
125g de sucre en poudre
2 feuilles de gélatine
20 cL de crème fleurette entière
3 cs de Rhum
des biscuits cuiller
Un bol de café fort

Dans un grand verre d'eau froide, faire ramollir la gélatine.

Imbiber les biscuits cuiller dans le café, ni trop ni trop peu, et disposer au fond des coupes.

Sur feu très doux ou au bain-marie, monter les jaunes et le sucre en sabayon, ajouter la gélatine ramolli et essorée, puis le rhum. Réserver.

Monter la crème en Chantilly bien ferme, l'incorporer à l'appareil précédent.

Disposer une couche de préparation au fond des coupes, placer un demi cuiller imbibé de café par dessus, puis recouvrir de crème.
laisser prendre au frais 24H.

Servir en tamisant un voile de cacao amer sur les coupes.








09 décembre 2010



- Tromper le temps -



Un peu de neige qui tombe et voilà la catastrophe, je me retrouve célibataire pour la soirée, pour la nuit peut-être ? pas de taxi, trop dangereux ou galère de prendre la voiture pour aller le chercher au travail. On se tient au courant d'heure en heure, je me résigne déjà à passer la nuit sans lui.
Bon.
Trouver à s'occuper pour ne pas stresser trop excessivement.

Je lis un peu de poésie, ça fait romantisme à deux balles ?

Et quand la mort viendra, d'un autre amour suivie,
Éteindre en souriant de notre double vie
L'un et l'autre flambeau,
Qu'elle étende ma couche à côté de la tienne,
Et que ta main fidèle embrasse encor la mienne
Dans le lit du tombeau.


Rassasiée de Lamartine, je songe à autre chose.


Ce matin, j'ai vu ces petits biscuits marrants, et prévu de les réaliser à l'occasion.
Allez c'est parti: confectionner des croissants de lune en pleine nuit, n'est-ce pas cocasse ?
Ma fille les réduit en poudre à mesure que je les modèle, mon fils trouve qu'elles sont ridicules ces petites bananes sur la plaque du four, pas grave, je me concentre et je m'occupe l'esprit.

Ces croissants de lune me rappelle la vision que j'ai eue, une nuit d'hiver aussi, il y a quelques années.
J'étais en plein dans ma période "Indiens", et un soir au détour d'une rue, mon regard s'est levé au ciel pour y découvrir un croissant de Lune très fin, le dernier, il était à demi caché par un nuage, en sorte qu'on apercevait exactement un corne de bison étincelante dans la nuit, j'en étais restée saisie plusieurs secondes.
Ça sent bon  le beurre chaud dans la maison, je fais fondre le chocolat.
Finalement un taxi inespéré nous le ramène en pleine nuit, j'ai fait du café, on trempe nos petits gâteaux en se foutant gaillardement de notre ministre de l'Intérieur.
Ouf :)
Demain matin le soleil sera revenu et nous offrira un spectacle grandiose, c'est pas si souvent qu'on a autant de neige dans notre région civilisée ^__^



02 décembre 2010

- God of war cheesecake -



Ami de la non-violence, passe ton chemin.
Dans ce billet, il sera beaucoup question de haine, de vengeance et de tuerie furieuse. Et d'une obsession pâtissière dont je viens enfin de me libérer, je crois.

Mais reprenons depuis le début.
Depuis quelques jours, j'ai le plaisir d'assister sur notre Playstation au spectacle grandiose de la série des God of war.
Propulsée aux temps mythologiques grecs, je suis les aventures tragiques et ultra-violentes de Kratos.

Kratos est un guerrier spartiate, qui au bord d'être défait lors d'une bataille, invoque Arès, le dieu de la guerre. Celui-ci le sauve de la mort et en fait son serviteur. Il le dote d'une arme redoutable, les Lames du Chaos, deux épées reliées à des chaînes enracinées dans la chair de ses bras.
Mais non content de l'asservir à sa cause, Arès le trompe également, puisqu'il ourdit un plan cruel qui consiste à placer l'épouse et la fille de Kratos dans un temple que celui-ci a pour mission de mettre à sac.
Ainsi périront-elles, assassinées et consumées, leurs cendres iront alors s'incruster dans la peau de Kratos, lui conférant une pâleur fantomatique.



Hanté par ses cauchemars, rongés par les regrets et la haine, Kratos l'impitoyable entame alors ses aventures en quête de vengeance. Il croisera et balayera de nombreuses divinités et figures mythologiques, livrant des combats déchaînés, affranchi de toute morale et de toute mansuétude.

Le voici face à un Centaure:


Et ce qu'il dit à Pandore, contemplant le corps sans vie de Dédale: "Voilà où mène l'espoir fillette, retiens bien cette leçon".




Je ne saurai dire ce qui me fascine le plus chez ce guerrier.
La haine profonde qui le pousse à accomplir une vengeance légitime à défaut d'obtenir une juste réparation.
Son audace de s'attaquer aux dieux, de les anéantir sans merci malgré l'impossible (en ces temps où la laïcité vacille sérieusement dans notre pays).
Sa force colossale et sa détermination, qui me rappellent combien je me sens fragile dans les modestes combats que je dois livrer.



Voilà pour l'histoire de Kratos, qui m'obsède donc depuis un moment, à tel point que j'ai eu envie/besoin de le représenter en dessert.
Le choix du gâteau s'est vite imposé pour la couleur de sa peau, un cheesecake bien entendu. Restait à trouver comment représenter la marque de sang qui court sur son corps, depuis son visage jusqu'à son bras. J'ai choisi de colorer un classique lemon curd en rouge, bien que l'aspect artificiel du procédé ne me satisfasse pas complètement.


J'ai songé à utiliser une gelée de framboise ou de fraise, mais j'ai craint de ne pas pouvoir dessiner facilement. De plus le citron me semble définitivement plus viril que la framboise ^__^
Je remercie les bonnes idées qui m'ont été suggérées et j'espère que je n'ai pas été trop soûlante avec mes questions obsessionnelles à ce propos ;)
En plus du citron, j'ai ajouté du zeste d'orange à la croûte, et j'en ai été très bien inspirée.
Dernier détail enfin, j'ai choisi un mélange de fromage frais et de yaourt grec pour la préparation, et là encore je pense conserver désormais cette combinaison très heureuse (mieux que la ricotta !).




God of war cheesecake*:
150g de speculoos
50g de beurre fondu
1 cs de zeste d'orange

450g de fromage frais style Saint-Morêt
250g de yaourt grec
130g de sucre
4 œufs

4 citrons
3 œufs
150g de sucre 1 cs de Maïzena
du colorant rouge

La veille:
Préchauffer le four à 150°C.
Tapisser un moule à charnière de papier sulfurisé.
Réduire en poudre fine les biscuits, y ajouter les zestes d'orange et le beurre fondu, mélanger.
Verser les miettes dans le moule, les répartir uniformément et les tasser au fond et sur les bords. Réserver.
Dans un large saladier, écraser le fromage frais à la fourchette pour le détendre, ajouter le yaourt, mélanger sans excès. Ajouter les œufs et le sucre, homogénéiser rapidement.
Verser sur la croûte biscuitée, et enfourner 50 minutes. Laisser le gâteau tiédir dans le four éteint.
Invoquer ensuite Frigos, le dieu du froid et confiez-lui votre œuvre jusqu'au lendemain.

Le jour-même préparer la sauce au citron.
Dans une casserole, verser les œufs, le sucre, la Maïzena, le zeste et le jus des citrons.
Fouetter vivement et porter à ébullition. Laisser cuire une minute.
Passer cette préparation au chinois, colorer, réserver au frais.
Napper le gâteau.


* La recette du cheesecake et du lemon curd proviennent de la divine Loukoum.

25 novembre 2010


- Les petits soufflés au chocolat -




C'est toujours pareil, je vais sur les blogs culinaires à la recherche d'idées de repas, et finalement je me retrouve à essayer des recettes de dessert.

Trouvés sur le blog de Cléa, ces fondants qui tiennent plus selon moi du soufflé, mais ne chipotons pas sur l'appellation, ils sont parfaits tout simplement. J'ai un peu modifié la recette en supprimant le miel, et en remplaçant la purée d'amande par du pralin.

En plus de se préparer très vite, ils présentent l'avantage d'être finalement plus légers et diététiquement  corrects que les gâteaux classiques: pas de sucre et pas de beurre, un nuage de farine ---> même pas de mauvaise conscience pour s'arrêter.

La recette pour 3 ramequins.
40g de lait de coco
50g de chocolat à pâtisserie
1 œuf
1 cc de farine
1 (grosse) cc de pralin en pâte


Préchauffer le four à 180°C.
Dans une casserole, faire chauffer le lait de coco. Hors du feu y laisser fondre le chocolat cassé en morceaux.
Dans un bol, mélanger le jaune d'œuf avec le pralin et la farine.
Ajouter la préparation au chocolat, mélanger.
Monter le blanc en neige, l'incorporer avec délicatesse à l'appareil précédent.
Verser dans trois ramequins et mettre au four pour 12 à 15 minutes;
Déguster tiède.